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Islande du Nord, une beauté cachée encore préservée

Des splendeurs naturelles inouïes attendent les visiteurs à l’écart de l’agitation touristique du sud de l'île. Au nord du pays, le nouveau circuit «Diamond Circle» s’étend sur quelque 250 kilomètres

La zone géothermique de Hverir est d’une beauté irréelle.  — © TINA BREMER/NZZ
La zone géothermique de Hverir est d’une beauté irréelle. — © TINA BREMER/NZZ

Le Temps s'associe à la Neue Zürcher Zeitung dans le cadre d'une série d'articles consacrée au voyage. Retrouvez au fur et à mesure ces contenus dans notre dossier dédié.

Il est enfin là, il illumine le ciel jusque tard dans la nuit. Durant les mois d’été, le soleil de minuit luit près de vingt-quatre heures par jour sur les volcans, les glaciers et les geysers. Sur la plus grande île volcanique de la planète, il éclaire comme un phare une terre qui reste habituellement dans l’ombre, à l’écart de l’agitation touristique: le nord de l’Islande.

Tandis que la plupart des visiteurs explorent le sud, d’une curiosité à l’autre le long du fameux «Golden Circle», le nord est longtemps resté ignoré. Les petites localités sur les fjords, si loin de la capitale, Reykjavik, ont souvent paru trop éloignées aux yeux de la plupart des touristes. Or ce qu’on prenait pour un handicap est en train de constituer leur plus bel atout: en un temps où le besoin d’apaisement et de nature intacte est plus grand que jamais, la région propose des villages de pêcheurs idylliques, de spectaculaires champs de lave et le grondement des cascades. C’est garanti: nul besoin de faire la queue pour prendre un selfie sans une masse de congénères dans le champ de vision.

A quelques kilomètres seulement du Cercle polaire, le nouveau circuit «Diamond Circle» conduit sur quelque 250 kilomètres d’un grand spectacle naturel à l’autre. Et à droite comme à gauche du circuit, il y a plein de bons plans qui valent le détour.

  • Hverir

Depuis la nuit des temps, la lune fascine, on la chante, on l’implore. Or nul besoin d’être astronaute pour s’extasier devant un décor aussi spectaculaire. Le paysage lunaire de Hverir est au moins aussi impressionnant que le vrai, celui de notre satellite. Cette zone géothermique est constellée de failles dans la croûte terrestre d’où jaillit de l’hydrogène sulfuré bouillant. Comme des lambeaux de nuage, une brume s’étire au-dessus d’un paysage ocre qui paraît fumer. De la boue bouillonne dans des petits cratères, des ruisseaux tracent leur chemin à travers une plaine d’une beauté irréelle. Sur les contreforts de ce qui ressemble à un chaudron de sorcière se dresse la crête du Namafjall.

  • Myatvn

Myatvn n’est qu’à quelques kilomètres de là. On l’appelle le lac des moustiques et il rend effectivement justice à son surnom. Mais il ne faut pas se laisser effaroucher par ces bestioles. Le quatrième plus grand lac d’Islande se situe au milieu d’une réserve naturelle parsemée d’îlots rocheux. Avec un peu de chance, dans cette réserve ornithologique, on parviendra à observer le florgooi, le grèbe à cou noir. Mais ce n’est pas que la grande variété d’oiseaux qui attire le visiteur. Le lac est connu pour ses piscines naturelles et forme une alternative attrayante aux célèbres lagunes bleues du sud de l’île. L’eau est riche en minéraux et en oligo-éléments et elle est rafraîchie autour des 50 degrés.

C’est garanti: nul besoin de faire la queue pour prendre un selfie

  • Husavik

Cet endroit pittoresque est certes petit, mais les animaux qu’on y débusque sont énormes: Husavik est un centre d’observation des baleines. Toutes les espèces se baladent régulièrement dans la baie de Skjalfandi. La probabilité d’observer une baleine pendant une croisière est proche de 100%, mais pour ceux qui n’auraient pas eu cette chance, le Musée de la baleine constitue un petit lot de consolation. Cela dit, Husavik est la plus ancienne ville d’Islande. On dit que le Viking suédois Garoar Svavarsson y a hiverné aux alentours de l’an 870. Il fut le premier à faire le tour de l’Islande, prouvant ainsi qu’il s’agissait bien d’une île. Le village de pêcheurs a servi en 2020 de décor principal au film Eurovision Song Contest: The Story of Fire and Saga.

  • Deplar Farm

En 2023, le fameux guide Condé Nast Traveller a désigné cet hôtel comme un des meilleurs du monde. Ce qui fut une bergerie du XVIIIe siècle se situe à l’écart, dans la vallée de Fjot, sur la péninsule du Troll. Les toitures des habitations sont couvertes d’herbe et se fondent dans la nature. Trekking, kayak, pêche à la mouche: la Deplar Farm, qui fait partie des lodges les plus exclusifs d’Eleven Expérience, est un point de départ idéal pour explorer les beautés de l’Islande dans un quasi-désert.

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  • Gooafoss

Ce n’est pas un hasard si on la surnomme «la cascade des dieux». Large de 30 mètres et haute de 12, elle fait partie des plus grandes chutes d’eau du pays. Elle est alimentée par la rivière Skjalfandafljot qui coule à travers un champ de lave millénaire. La Gooafoss doit son nom à une très ancienne saga: lorsque autour de l’an mil il y eut débat pour savoir si l’Islande devait pratiquer le paganisme du Nord ou le christianisme, le jurisconsulte Thorgeir Ljosvetningagodi s’est prononcé pour la seconde option et a fait jeter toutes les idoles dans cette chute d’eau qui se précipite par-dessus des rochers en forme de fer à cheval et passe pour un des plus beaux sites du pays.

  • Dimmuborgir

Non, durant l’été, on ne dénichera pas Bjugnakraekir, le chipeur de saucisses, ni Gattaþefur, le fouineur. Ce n’est qu’à partir du 12 décembre que les 13 lutins de Noël qui habitent, dit-on, la «sombre forteresse» descendent dans la vallée pour embêter les humains. Mais il vaut quand même le coup de consacrer une visite à Dimmuborgir quand le soleil est haut dans le ciel. Il y a environ 2300 ans, il y avait ici un lac qui fut empli de lave en raison de l’éruption d’un volcan. Lorsque la lave refroidit, il se forma dans la roche et la vapeur d’eau de sombres formes évoquant des sculptures en forme de tours, de ponts, d’arcs et de visages. Cet étrange paysage a servi de site de tournage pour certaines scènes de Game of Thrones.

  • Siglufjörour

Pour atteindre la localité la plus nordique de l’Islande, il faut quitter le «Diamond Circle». Le détour vaut la peine surtout en plein été. C’est en juillet que dans ce lieu endormi se déroule chaque année un festival de musique folklorique qui voit défiler des musiciens tant indigènes qu’internationaux. On le doit au prêtre et compositeur Bjarni Þorsteinsson (1861-1938) qui passe pour le gardien de la musique populaire islandaise. Pendant plus de vingt-cinq ans, il a collecté pour la postérité des musiques et des chants presque oubliés. Le mois d’août, en revanche, est placé sous le signe du poisson: c’est alors que se déroule à Siglufjörour le festival du hareng. Le Musée du hareng est ouvert tout l’été.