De par son procédé de fabrication, la piquette a un vague goût de vin léger. En cela, elle se rapprochait de certains vins de l’époque, à la qualité moindre. Fabriqués à partir de raisins produits en gros volumes, ils étaient très dilués et sans goût. «Il semblerait qu’ils ressemblaient à la piquette et c’est pour cette raison que les mauvais vins ont pris ce nom», souligne Johanna Dayer.
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La renaissance de la piquette
Démocratisée au XIXe siècle, la piquette a gentiment disparu au fil des décennies. Jusqu’à ces dernières années. «Il y a une renaissance de la piquette, notamment aux Etats-Unis et au Canada. Et cette tendance se développe aussi quelque peu en Europe», assure la vigneronne valaisanne. Et pour cause: «Avec la tendance du zéro déchet, nombreux sont les vignerons à chercher une solution pour valoriser le marc.» Et quoi de mieux que la piquette, facile et pas chère à produire?
Mais est-ce que, contrairement à ce que son nom laisse penser, la piquette peut être bonne? «Evidemment, répond Johanna Dayer. Mais il ne faut pas voir cela comme un vin, plutôt comme un soft drink sympa et idéal pour l’apéro, bien frais, en été.» La vigneronne valaisanne est d’ailleurs intriguée par cette boisson et aimerait trouver un moyen d’en fabriquer sans alcool. «Ce serait idéal pour les accords mets/boissons non alcoolisées dans les restaurants gastronomiques.» Alors, on se boit une bonne piquette?
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